Contribution au PLU d’Amiens, le 21 novembre 2024

Suite à la réunion publique du 20 novembre, adressée à M. de Jenlis, Maire d’Amiens, et Mme Verrier, 1e adjointe au maire déléguée à l’Urbanisme et aux Aménagements urbains.


Bonjour,

Merci d’avoir organisé la réunion publique d’hier relative à la révision du PLU, qui me motive à formuler plusieurs demandes.

En introduction, M. de Jenlis a déclaré que le nouveau PLU maintenait un « équilibre » entre secteurs agricoles, naturels et urbanisés. Ce mot « équilibre » a été utilisé plusieurs fois par la suite. Or, poursuivre une expansion urbaine au détriment de terres agricoles, faire pencher continuellement la balance de l’un vers l’autre, c’est le contraire d’un équilibre. S’il y a équilibre, il s’agit au plus d’une tentative d’équilibre entre la prise en compte des intérêts de chacun, mais qui se fait, notamment sur les 56 hectares de Renancourt, au détriment des espaces agricoles amiénois.

Pourrez-vous définir précisément ce qu’est un « équilibre » au regard de l’expansion urbaine encore soutenue par le PLU?

La révision du PLU, menée à grands moyens de communication et de participation du public, insiste sur la prise en compte des enjeux environnementaux, notamment la préservation des terres agricoles du territoire. Et c’est très bien. Au contraire, en parallèle de cette procédure, la 16ème modification du PLU qui a été menée avec le minimum de communication ouvre la porte à l’urbanisation de 56 hectares de terres agricoles.

Le choix de mener ces 2 procédures en parallèle est-il justifié par la contradiction évidente entre d’une part une artificialisation massive qu’il conviendrait d’occulter autant que possible, et d’autre part un projet de révision utilisé comme moyen de communication des supposées ambitions vertueuses de la Ville pour son territoire?

La présentation a fait état de 200 hectares qui passeraient en zone A ou N. Ce reclassement a été mentionné par M. le Maire comme argument pour justifier le prélèvement d’emprise de Borealia 2. Or, ces 200 ha reclassés correspondent vraisemblablement à un simple changement de fléchage « sur papier », sur le plan de zonage, dans des secteurs qui de toutes façons ne seraient pas construits, un changement de fléchage qui vraisemblablement ne modifie pas l’état d’occupation des sols correspondants, un changement de fléchage qui demeure réversible. A l’inverse, ouvrir à l’urbanisation le secteur de Borealia conduira à un changement d’occupation, une expansion urbaine, définitive.

Pourrez-vous préciser dans quelle mesure le changement de fléchage sur 200 ha du plan de zonage compensera dans la réalité du terrain le changement de l’occupation du sol à Renancourt sur 56 ha?

En réponse à une intervention, M. le Maire a affirmé que l’ouverture à l’urbanisation au niveau de Borealia 2 respectait tout à fait la loi ZAN. Or, l’étendue de Borealia 2 équivaut globalement à elle seule à la surface artificialisé à Amiens ces 10 dernières années.

Pourrez-vous rappeler que la « loi ZAN » dispose de réduire de moitié le rythme de l’artificialisation durant les 10 années en cours en comparaison avec la décennie passée?

Enfin, un autre intervenant a évoqué, au sujet des modifications de façades et toitures, que la pratique serait croissante de ne pas les déclarer. A Amiens comme dans d’autres territoires, c’est aussi au sujet de l’imperméabilisation des espaces privés, essentiellement pour réaliser des voies de garage ou des aires de stationnement, qui contribuent fortement à l’apport d’eaux pluviales dans les réseaux publics et les milieux naturels qui se trouvent en aval, que l’on observe des réalisations non déclarées (et qui de toutes façons seraient généralement interdites). Le constat et la sanction des infractions aux règles du PLU relèvent du pouvoir de police du Maire. Or, en général, celui-ci s’applique très peu, comme en témoignent les nombreux aménagements non conformes aux PLU.

Quels moyens la Mairie d’Amiens met-elle ou mettra-t-elle en oeuvre, en dehors du cadre formel de l’instruction des demandes d’urbanisme, pour lutter contre les réalisations non conformes, notamment en matière d’imperméabilisation des sols, et le faire savoir?

Amiens a la possibilité avec cette révision du PLU d’atteindre un réel équilibre du territoire contraire à toute expansion.

Confiant qu’avec sa métropole, nous parviendrons au plus vite à décorréler de notre développement l’exploitation supplémentaire de ressources épuisables comme sont nos sols et la biodiversité qu’ils soutiennent, je vous prie d’agréer mes salutations distinguées.

David Bonduelle

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