Concertation citoyenne

Concertation citoyenne à Rivery en avril 2017 pour l’aménagement du centre-ville: soyons créatifs!


Journal municipal de Rivery n°68, mars-avril 2017 :

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à Rivery le 31 mars 2017

Chers élus de Rivery,

Par le biais de la lettre municipale d’informations n°68, vous avez invité vos administrés à vous adresser leurs idées, attentes et remarques sur l’aménagement du centre-ville suite au déménagement prochain des courts de tennis.

1. En réponse à cet appel, j’ose tout d’abord une suggestion de réflexion, à prendre comme une idée lancée dans le cadre d’un libre brain storming d’avant projet : installer une tour d’observation ! Laissez-moi avancer quelques arguments.

Voyez d’abord la tour du jardin des 2 rives, entre Strasbourg et ses symboles de l’Europe, et Kehl sa voisine allemande. Haute de 44 m et faite en bois, la tour se dresse sur la rive Est du Rhin. Depuis le sol, le fleuve marque une frontière imposante. Au contraire, depuis la tour, la perspective est renversée et permet d’assimiler la continuité entre les 2 pays.

Autre lieu et autre contexte, Rivery et ses hortillonnages si peu accessibles : un accès par Camon et son chemin de promenade vers le port à fumier, un autre par Amiens et son boulevard. À Rivery, comment s’approprier ce « secteur de grande valeur », cet « atout important pour la commune », comme vous les qualifiez dans le PADD du PLU ? Les 2 impasses menant à l’école de kayak, au musée et aux hortillons de Lune offrent certes un furtif avant-goût, mais sont-ils réellement fréquentés, profitablement, par les 3500 Riverains et tous nos visiteurs? Imaginons une tour d’observation, un peu en retrait, en coeur de ville, face à notre maison commune, permettant d’embrasser d’un coup d’oeil cet ensemble naturel sur lequel s’appuie Rivery, sinuant vers Amiens et ses symboles d’architecture remarquables, au coucher du soleil ! Une fierté, un point de ralliement, un observatoire de la grandeur de notre cadre de vie.

Le PADD du PLU mentionne « un certain nombre de points de vue […] recensés sur la commune », réduits ensuite sur la carte à 2 seulement points uniques. Et pourquoi ne pas créer un nouveau point de vue, central et mis à la portée de tous?

Côté pratique, ce genre de réalisation ne semble pas si insensée. Pour le budget, regardons du côté du Marquenterre, avec une tour en bois de 22 m pour l’observation d’une héronnière. Pour l’urbanisme, regardons la tour du jardin de Saint-Acheul tout proche !

De manière plus classique, moins symbolique, il pourrait aussi s’agir d’intégrer dans la conception d’un haut bâtiment la possibilité d’accès libre à son toit, aménagé comme un espace public. À voir bien-sûr à partir de quelle hauteur la vue en direction de la vallée, des hortillonnages, de la cathédrale et de la tour Perret vaudrait le coup.

2. Autres pistes à suivre ?

  • Il me semble important de faciliter l’accès au site pour les usagers en transit de l’axe routier Amiens-Corbie. À la fois en termes de visibilité depuis la route de ce que le site proposera (vue depuis un véhicule arrêté aux feux notamment), qu’en termes de facilité d’accès impliquant une offre de stationnement suffisante et pratique. D’autant plus si des commerces et services y sont proposés. En comparaison, Camon n’a pas comme nous l’atout de sa traversée par un grand axe fréquenté dont le centre-ville pourrait tirer profit, en revanche l’accès à son centre est favorisé par les aménagements (malgré des sens uniques encore un peu compliqués).
  • Planter et végétaliser! Pour l’eau : l’eau qui s’infiltre dans un sol vivant se dépollue en grande partie contrairement à celle qui ruisselle, et elle coûte moins cher à gérer (coût des réseaux de collecte, coût des inondations, coût de la pollution des milieux). Pour le confort: un site végétalisé et un couvert arboré offrent plus de fraîcheur en été qu’un parking bitumé (un parking peut être entièrement enherbé, un arbre prend peu de place au sol). Pour conforter l’identité d’une ville jardinée. Pour la biodiversité. C’est au collège et à la maison pour tous que les toits sont végétalisés? à généraliser!
  • Le panneau d’informations lumineux de Rivery, souvent évoqué, est fort mal placé. Il est certes relativement centré par rapport au tissu urbain communal, mais il se retrouve en plein noeud de voiries où l’attention se porte surtout sur la circulation et où l’on a peu de motifs de s’arrêter. Pourquoi ne pas le relocaliser dans ce nouveau centre-ville?
  • Exploiter les murs : mur végétalisé comme celui de la médiathèque de Camon ? mur d’escalade comme sur le quai de Seine à Paris ? mur « d’expression libre » à laisser peindre par les écoliers ou les artistes (avérés ou refoulés) ? Sur les 4 côtés d’un bâtiment, il reste encore une idée à trouver!
  • Le parc actuel est bien doté d’aménagements de jeu pour les enfants. Et pour les plus grands? Il me semble que l’aménagement des tennis a épargné les éléments de « parcours sportif » installés sur cette plaine de jeux. Pourrait-on en installer ici aussi, éventuellement sous une autre forme?
  • Il existe par endroits des composts collectifs. Une bonne manière de développer les efforts de la commune en faveur d’une réduction des déchets, notamment à destination de ceux qui n’ont pas de jardin, et de prendre en compte la nature en ville, par recyclage de tout ce qui a été vivant? Étudier bien-sûr au préalable les raisons des échecs et des réussites de ce genre d’expérience…
  • Qu’est-ce qui pourrait symboliser Rivery et son histoire, et qui se trouve au musée de Picardie? Pourrait-on donner à cette divinité des jardiniers une place sous forme de réplique agrandie (version prude…) ou adaptation artistique, au centre du nouvel aménagement?

 

Autres pistes, à ne pas suivre cette fois

  • Le tilleul est un classique en Picardie. Mais il faut préciser que plusieurs espèces de tilleuls existent et que toutes ne sont pas locales. Dans les aménagements urbains, le tilleul « argenté » est ainsi souvent proposé pour sa résistance aux pollutions (exemple à la citadelle d’Amiens, d’après le courrier picard du 24 novembre 2015). Or, cette espèce étrangère s’avère toxique pour les insectes butineurs locaux ! À leurs pieds, il arrive selon les années et les conditions climatiques de retrouver des masses de bourdons ou d’abeilles mortes. Ainsi, s’il faut d’une manière générale éviter la plantation de toute espèce non locale (comme précisé dans le PLU il me semble), car non adaptée aux écosystèmes locaux (et souvent inutile voire nuisible en termes de biodiversité), il est important en particulier de le vérifier pour les tilleuls. Le tilleul dit « à grandes feuilles » est le principal exemple d’essence locale de tilleul adaptée au milieu urbain.
  • Concernant la praticabilité des accès piétons, les utilisateurs de poussettes et autres engins à roulettes connaissent par endroits à Rivery de fréquentes bordures et caniveaux de gouttières perpendiculaires aux trottoirs. Penser aux caniveaux plats et aux seuils à niveau zéro comme base pour l’accessibilité des piétons qui ne marchent pas.

En conclusion de ces quelques suggestions et remarques, je vous souhaite toute la clairvoyance nécessaire pour faire au mieux pour notre ville et son budget, et pour l’épanouissement et le bonheur de chacun.

Cordialement,

David Bonduelle.


Note en octobre 2017 : le panneau d’informations lumineux a entre temps été remplacé par 2 nouveaux panneaux, dont l’un est plus central, près de la mairie.

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