Suite à l’Assemblée Générale Extraordinaire de la Maison pour Tous de Rivery vendredi dernier, je conclue qu’il peut être nécessaire, faute de mieux, d’accepter de distinguer efficacité de gestion et considérations démocratiques.
Vendredi dernier, une assemblée générale (AG) extraordinaire a été convoquée par une minorité d’élus au conseil d’administration (CA) de la maison pour tous (MPT) de Rivery, dont la présidente, visant à demander un renouvellement des membres du CA.
Cette convocation s’est faite à l’insu des autres membres du CA, qui l’ont appris comme chaque adhérent via le courrier de convocation. Le sujet a été abordé par le Courrier Picard ici.
Adhérent moi-même, ignorant alors le mode d’administration de la MPT, ainsi que les tensions à l’origine de cette situation, je me suis rendu à cette AG. Résultat des votes: près de 80% des votants ont souhaité renouveler la composition du CA, et les membres non signataires de la convocation n’ont pas souhaité se représenter (sauf une, qui n’a pas été réélue).
J’observe d’abord que les personnes partantes pour s’engager et s’exposer à la critique ne sont pas légion. Assumer la présidence d’une association ouverte à un public varié, conduite sous l’oeil des élus municipaux en place et de leurs opposants n’est certainement pas confortable.
D’ailleurs, lors de l’AG, personne n’a mentionné l’éventualité de remplacer la présidente. Pourtant, si la présidente et une minorité ne s’entendent pas avec le reste du CA, la logique démocratique aurait voulu non pas que ce groupe restreint renverse le CA, mais au contraire que le CA se choisisse un nouveau représentant. Si cette option n’a pas été évoquée, c’est vraisemblablement faute de candidat.
Cependant, l’activité de l’association a été saluée par tous. L’association tourne. Mais s’en tenir à ce constat, comme l’ont fait plusieurs intervenants, c’est éviter de pointer le problème. Un problème interne de gouvernance, lié notamment, d’après ce qui a été dit, à des décisions prises peu démocratiquement par la présidente, soutenue par quelques proches.
Toutefois, faute d’alternative, qu’aurait-il fallu faire? Au fond, contrairement à ce que j’ai souhaité éviter par mes votes, la situation en sortie de l’AG est probablement le moindre mal pour assurer la poursuite du travail: soutenir ceux qui font. Mais ne mettons pas en avant l’exemplarité démocratique des faits qui ont été rapportés, ni celle de la nouvelle situation.
Je note à ce propos que, plusieurs fois au cours de l’AG, la validation de toutes les décisions de CA à l’unanimité a été présentée comme signe de bon fonctionnement. C’est triste à entendre, car à mon sens c’est tout l’inverse. Une décision nuancée par des refus ou des abstentions reflète des réflexions libres et discutées. L’unanimité suggère que les idées différentes ne sont pas émises. Autre argument entendu, l’ancienneté d’un candidat soulignant ses copinages de longue date dans la structure. Cela fait mal à entendre juste après l’exposé des problèmes de prise en compte des voix différentes.
Je relève aussi le biais démocratique lié à la représentativité des adhérents aux AG, et plus particulièrement à celle de ce vendredi. En 2015, près de 82% des publics inscrits à la MPT étaient des enfants de moins de 12 ans. Or, ce vendredi, mon sentiment est que ce sont beaucoup de jeunes retraités dynamiques qui étaient représentés, et non de jeunes parents, en décalage avec ce public très majoritaire de la MPT.
En conclusion, pas de solution mais des souhaits bien banals. Le souhait de voir du monde s’impliquer, donner du temps. Le souhait de voir les gens se parler, devancer le seul recours aux textes, brutal, pour tenter de s’entendre. Celui de voir les gens exprimer leurs idées et leurs contestations en toute liberté, considérer que les oppositions sont légitimes, qu’elles ont leur place dans les prises de décision, et accepter qu’une autre solution soit retenue et se parler encore en bonne entente.