À Rivery, un projet d’aménagement de voirie est présenté en réunion publique ce 6 novembre 2019, par les services d’Amiens Métropole et des élus de la commune.
Voici mes 4 questions et remarques.
1. Continuité de l’aménagement
Le projet concerne la moitié ouest de l’axe qui traverse Rivery d’ouest en est.
Je relève toutefois que les difficultés actuelles décrites sur la partie ouest (vétusté, praticabilité des trottoirs, réseaux aériens…) sont les mêmes que celles que l’on rencontre dans la partie est, voire davantage si l’on considère les problèmes de circulation sur les trottoirs. En conséquence, le réaménagement de ce prolongement de la rue, prévu avant 2026, est aussi nécessaire.
-> pas de commentaire particulier
2. Piste cyclable
Je découvre que le projet prévoit la création d’une piste cyclable à double sens, en partie Nord de l’aménagement.
Je souligne quelques points de vigilance quant à ces réalisations sympa sur les plans bien que souvent coûteuses.
Avec pour premier exemple la piste cyclable actuelle en bas de Camon, longeant les hortillonnages, qui présente de nombreux micro-reliefs, microbordures, secteur pavé, zones pas toujours entretenues, et des difficultés à s’y insérer et à en sortir facilement.
Avec pour second exemple la « voie verte » entre Rivery et la ZAC de Camon, sur laquelle il n’a pas été aménagé d’insertion évidente pour les cyclistes [1].

Avec pour exemple l’aménagement envisagé à l’intersection rue Baudrez / avenue Leclerc, dont la complexité risque d’aboutir à un aménagement mal respecté.
-> Question de M. Capron: que proposez-vous pour cette intersection?
Réponse sur le coup: l’insertion des vélos dans le trafic en amont d’une intersection est généralement recommandé pour la bonne visibilité de tous et la bonne praticabilité des aménagements, plutôt que de prévoir des feux partout et de micro pistes doubles en virage à tous les coins de l’intersection.
Commentaire: je vais tacher de proposer prochainement à M. Capron une réponse étayée (voir ici).
-> Réponse d’une intervenante (Mme Brabander, chargée de mission vélo à Amiens Métropole?) : ces problèmes du réseau existant sont connus, en cours de résorption par exemple rue Jules Barni, et seront évités tant que possible dans le cas des nouveaux aménagements.
-> Réponse de M. Renaux: à Camon, l’aménagement date de 2005. Les impératifs des aménagements actuels ne sont pas ceux d’alors.
3. Canalisations en plomb
Le projet prévoit d’intervenir sur les raccordements d’eau potable en plomb. L’intervention s’arrête-t-telle aux compteurs des particuliers? Pourrait-elle être l’opportunité d’organiser une opération mutualisé de suppression des canalisation en plomb au-delà des compteurs, éventuellement à la charge de ceux qui en feraient la demande, comme cela a été fait ailleurs? Un problème de ces canalisations est notamment la disparition des professionnels compétents pour les réparer.
-> Réponse: oui, l’intervention s’arrête aux compteurs mais non, nous ne retenons pas l’idée de proposer une intervention chez les particuliers. Ce qui n’a d’ailleurs jamais été fait ailleurs dans la métropole amiénoise. M. Renaux rappelle que, dans la région, les canalisations en plomb présentent peu de risque du fait du calcaire qui les isole.
4. Ambition du PADD du PLU vs. réalité de l’action: eaux pluviales
Le Plan d’Aménagement et de Développement Durable du PLU, qui est le projet urbain porté par les élus à la quasi-unanimité, prévoit que, pour gérer les eaux pluviales, il est nécessaire de limiter l’imperméabilisation et de recourir aux techniques de gestion alternatives, quand cela est possible. Quel revêtement est prévu pour les aménagements, en particulier pour les zones de stationnement, que l’on sait faire perméables?
-> Réponse: ce type de revêtement perméable ne sera pas réalisé car il coûte plus cher. Par ailleurs, les réseaux de collecte sont suffisamment dimensionnés pour recevoir les eaux de voirie.
-> Contre réponse: ce n’est pas au regard des réseaux de collecte, mais dans le but de limiter les apports de ruissellement issus des voiries directement vers la Somme qu’il est essentiel de favoriser l’infiltration, partout, dans le moindre aménagement de la métropole.
–> Autre réponse: le projet prévoit déjà plusieurs zones perméables
Conclusion personnelle, notamment suite à la déclaration d’un intervenant que les aménagements cyclables proposés résultaient d’une obligation légale: parfois, il ne faut pas trop compter sur nos décideurs locaux pour porter des ambitions qui dépasseraient le minimum imposé.
Deuxième conclusion: je déplore ici comme souvent qu’il est nécessaire de rendre des mesures obligatoires pour qu’elles soient effectivement mises en place.
Troisième conclusion: un surcoût constitue ici une impossibilité de mettre en oeuvre un engagement moral porté par le conseil municipal. C’est déplorable. Persévérons pour que ce constat ne soit pas généralisable.
Edit : Exemples d’aménagements perméables, engagements des élus et comparaison des coûts dans la rubrique Post Scriptum.
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[1] Ce point a déjà été signalé par Veloxygene au n°12 du courrier retranscrit ici.
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