Préambule : On me suggère d’être explicite: non, dans cet article, le narrateur n’est pas l’auteur. Bien au contraire, l’emploi de la première personne, fictive, est destiné à appuyer la dénonciation d’un état d’esprit qui me semble trop partagé.
Je ne suis pas raciste, mais je m’accommode très bien des avancées que mon pays a connues grâce à l’esclavage, source d’énergie depuis remplacée par d’autres. Des avancées que les pays exploités ne connaîtront pas, mais qu’ils se débrouillent aujourd’hui, là-bas, cela ne me concerne pas.
Je ne suis pas raciste, mais je m’accommode très bien de ma situation sociale, favorisée par le recours plus récent aux travailleurs immigrés pour exécuter nos nécessités ingrates. Une situation que peu d’entre eux connaîtront, mais qu’ils se dépatouillent, cela ne me concerne pas.
Je ne suis pas raciste, mais je m’accommode très bien de mon confort de vie, assuré par d’autres, ailleurs, qui produisent pas cher, pour moi, dans des misères dont je n’assume pas la responsabilité. Et qui polluent, de surcroît. Qu’ils fassent des efforts avant de me bassiner de leurs histoires sur ma télé HD.
Je ne suis pas raciste. Enfin, je crois.
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